Jules-Amédée Barbey d'Aurevilly - Une histoire sans nom

Publié le par Calliope

Edition : Folio classique n°196Histoire sans nom

Pages : 218

Dates : 1882 (Une histoire sans nom, Une page d'Histoire), 1919 (Le Cachet d'Onyx), 1832 (Léa)

ISBN : 978-2-07-036196-9

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Quatrième de couverture


Il prit sur la table à écrire la cire argent et azur et un cachet. Jamais bourreau ne s'était servi d'instruments plus mignons. Le cachet,  où était artistement gravée une mystérieuse devise d'amour, était un superbe onyx que lui, Dorsay, avait donné à Hortense dans un temps où la devise ne mentait pas. Il présenta à la flamme de la bougie la cire odorante, qui se fondit toute bouillonnante, et dont il fit tomber les gouttes étincelantes là où l'amour avait épuisé tout ce qu'il avait de nectar et de parfum.

La victime poussa un cri d'agonie et se souleva pour retomber. Dorsay, intrépide et la main assurée, imprima la cire bleue et pailletée qui s'enfonçait dans les chairs brûlées le charmant cachet à la devise d'amour !

 

Mon avis

 

Le résumé est un passage violent du Cachet d'onyx mais ne nous éclaire pas tellement sur le roman et les trois nouvelles.

Une histoire sans nom est le face-à-face intime et destructeur entre une mère et sa fille après le passage d'un capucin austère et intrigant. Perdues au fin fond des Cévennes, l'une s'est abîmée dans le deuil de son mari et dans la dévotion, l'autre dans sa solitude et le manque d'affection. Sans doute mon récit favori des quatre.

Une page d'histoire relate l'histoire d'une famille normande dont tous les membres sont coupables d'actes innommables. Le narrateur s'attarde sur leurs deux derniers descendants, coupables du plus épouvantable des crimes. 

Le Cachet d'onyx parle de la vengeance d'un homme jaloux de son amante, et Léa, conte le tourment éprouvé par un jeune homme amoureux d'une mourante.

 

Ces quatre écrits rappellent tous Les Diaboliques, oeuvre la plus connue (et que j'adore) d'Aurevilly de par leurs thèmes. L'amour interdit, impossible, la passion, le sang et le crime. Et puis la peur et la honte du scandale dans une société avec ses conventions et sa religion strictes. Le tout est auréolé de mystère, d'épouvante, de fantastique même.

On sent aussi ses racines normandes dans les textes; il se plaît à évoquer ses terres de l'Ouest.

 L'écrivain intervient souvent en plein milieu de ses récits avec des réflexions ce qui coupe un peu le rythme, mais les récits restent agréables à lire.

 

Publié dans En français

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