Quartier Lointain
Auteur : Jirô Taniguchi
Titre original : Harukana Machi-E
Pays : Japon
Date : 1998 -1999
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Bouleversant, remuant, poignant… Je manque de synonymes pour dire à quel point ce manga m’a tourneboulé. Comment un récit de vie aussi ordinaire se révèle plein d’émotion pure et de beauté ?
Hiroshi est un homme plus préoccupé par son travail et l’alcool que par sa famille. Par un hasard extraordinaire, il se trompe de train et se retrouve dans son village natal qui a bien changé en trente ans. C’est l’occasion de faire remonter les souvenirs et les blessures d’enfance.
Comme c’est un manga, le fantastique n’est jamais loin : Hiroshi se retrouve soudain projeté dans le passé, à l’âge de 14 ans ! Au début c’est l’incompréhension : rêve, folie ? Ou nouvelle chance de changer le cours du destin ?
Hiroshi accomplit mon rêve : remonter le temps ! Déjà, un gros point positif. Et profiter de son expérience pour revivre son enfance en mieux. Je l’envie à un point inimaginable. C’est surtout pour cela que j’aime ce manga mais pas que !
Le quotidien de la famille Nakahara est banal, rythmé par le travail, l’école mais il y a aussi les secrets, le passé douloureux, les regrets, les rêves avortés… mais c’est raconté d’une si belle façon… Récit doté d’un dessin magnifique où les sentiments sont extrêmement bien retranscrits : on voit, on sent l’émotion qui submerge Hiroshi (et la lectrice par la même occasion) quand il retrouve sa famille, unie et vivante. C’est l’un des moments forts avec bien sûr la fin qui m’a chagriné mais la seule possible.
C’est tellement facile de s’identifier, de faire partie de la vie des personnages, que dis-je, de ces personnes, de partager leurs sentiments. Un moment splendide, si simple, si doux, si fort.
J’ai refermé ce manga avec des larmes dans les yeux et un sourire sur les lèvres. Chef-d’œuvre.