Philip Pullman - A la croisée des mondes
Edition : Gallimard
Pages : 1014
Dates : 1995, 1997, 2000
ISBN : 978-2-07-061455-4
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Quatrième de couverture
La jeune Lyra vit dans un monde parallèle au nôtre. Elevée dans un prestigieux collège d'Oxford, elle semble investie d'une mystérieuse mission. Un voyage périlleux vers les terres glacées du Nord la conduira aux frontières d'un autre monde, où elle retrouvera Will, qui recherche son père disparu. Réunis dans une quête exaltante, les deux enfants vont affronter des épreuves terrifiantes et des contrées hostiles, peuplées de daemons, d'ours en armures et de sorcières passionnées.
Mon avis
Au début j'ai eu peur quand j'ai vu les dialogues, trop enfantin à mon goût. Mais Lyra n'a qu'une dizaine d'années, ceci explique cela. J'ai eu aussi la sensation que l'auteur expliquait bien tout, de peur que le lecteur ne comprenne pas bien. Les "évidemment" qui ponctuent le premier tome (et qui revient au troisième) y sont pour quelque chose je pense.
Mais à part ça, quelle claque ! Le monde, ou plutôt les mondes, imaginés par Pullman sont d'une richesse, d'une inventivité et d'un réalisme... On y croirait ! Les mondes parallèles permettent tout ou presque et l'auteur a su en tirer son parti.
La très bonne idée du livre (mis à part la pluralité des mondes) c'est le daemon, l'âme séparée du corps pour avoir sa propre apparence, indépendance (ou presque) et conscience et qui se métamorphose jusque vers la puberté.
Mais la meilleure idée c'est la Poussière dont l'importance ne fera que s'accroître au fil des pages...
Dans Les royaumes du Nord, ces mondes sont encore lointain mais celui de Lyra vaut son pesant d'or. Entre temps ancien et moderne, des peuples étranges viennent à notre rencontre. Les sorcières chez Pullman sont géniales et j'aurais adoré me plonger dans la fourrure de Iorek, le puissant ours en armure. Comme quoi, pas besoin d'aller chercher des créatures nouvelles, on peut être très inventif avec notre propre bestiaire ! Les gitans sont attachants au contraire de Mme Coulter qui est la duplicité incarnée. Quant à Asriel il est aussi froid qu'ambitieux. Lyra fait un peu peste au début, c'est une sauvageonne rebelle qui ment avec une facilité déconcertante. Mais elle a un bon fond, c'est un personnage vrai, comme tous les autres.
Cette mise en bouche très appetissante nous laisse à peine deviner ce qui attend le lecteur une fois les frontières franchies...
Dans La tour des Anges, on rencontre Will, un jeune garçon bien de chez nous et plus mature que Lyra dont la destinée est aussi importante que celle de la jeune fille. Grâce à l'aléthiomètre et à un certain couteau, ils vont vivre des aventures incroyables. Le ton est déjà sérieux, et on commence à comprendre que les événements à venir dépassent tout ce qu'on aurait pu imaginer. En commençant la trilogie, j'étais à mille lieues de me douter de ce qui m'attendait !
Et alors le bouquet final est dans Le miroir d'ambre où la critique de l'Eglise qui commençait dans le tome précédent est plus marquée. Je ne peux en dire trop pour ne pas gâcher l'étonnement des futurs lecteurs mais c'est fichtrement excellent. C'est le tome le plus dur, le plus sombre, le plus tragique et le plus épique, rien que ça !
A la croisée des mondes est une trilogie épatante, qui ne cesse de surprendre et d'émouvoir. D'une densité et d'une richesse exceptionnelles grâce aux personnages, aux mondes, aux épreuves et aux idées inventives de Pullman, c'est un moment divin que l'on passe à voyager jusqu'au final de cette quête époustouflante !