Pierre Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses
Edition : Folioplus Classiques n°5
Pages : 461
Date : 1782
ISBN : 978-2-07-030256-3
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Quatrième de couverture (du LDP, je l'avoue)
La jeune Cécile Volanges quitte son couvent pour faire l’apprentissage du monde et épouser le comte de Gercourt, mais une de ses parentes, la marquise de Merteuil, entend profiter de ce projet de mariage pour se venger d’une infidélité que lui a faite autrefois Gercourt. Elle charge donc son complice, le vicomte de Valmont, de pervertir Cécile avant ses noces. Mais loin de Paris, dans le château de sa vieille tante, Valmont s’est de son côté mis en tête de séduire la dévote présidente de Tourvel, et une idylle bientôt se noue entre la « petite Volanges » et le jeune Danceny.
Mon avis
Aaaaahhhh ! (soupir de satisfaction) Les Liaisons dangereuses !! Depuis le temps que je passais et repassais devant ma bibliothèque pour le relire !
Découvert au lycée pour le cours de littérature, je n'étais pas plus emportée que ça à lire cet unique titre de Laclos. Et puis, petit à petit, le charme a opéré, et je puis dire que c'est peut-être bien mon roman préféré à ce jour même si j'ai eu la chance d'en connaître d'excellents depuis.
Si au contraire des naïfs personnages, je connais les agissements des deux "héros" (très gros guillemets), je n'en reste pas moins captive, prisonnière de leur intelligence machiavélique.
Lorsque le roman est paru il a aussitôt connu un énorme succès... de scandale. Si aujourd'hui le libertinage ne nous choque plus trop, la perversité, elle, reste abjecte. Et de la perversité, Valmont et surtout Merteuil en ont à revendre !
La marquise est fascinante par ses facultés de dissimulation, de mensonge, de cruauté, d'hypocrisie... Un monstre sous des traits charmants, une diabolique dans toute sa splendeur. Même Valmont qui n'est pas non plus un ange ne lui arrive pas à la cheville, en dépit de sa vanité et de son orgueil. Et d'ailleurs à la fin du roman, j'ai éprouvé quelque amitié pour lui (mais un peu seulement, il ne faut pas éxagérer !). Car à jouer avec les sentiments des autres, on finit par se brûler; les liaisons sont dangereuses pour tout le monde.
Face à ces deux sinistres et brillants personnages, Tourvel est la figure tragique du roman, vertu et moralité personnifiée, dont la résistance va se fissurer au fil des lettres.
Car oui, je ne l'ai pas dit mais il s'agit d'un roman épistolaire. Et aucune autre forme n'aurait pu mieux convenir pour servir cette histoire horrible. La Lettre révèle tour à tour les véritables personnalités mais aussi les perfidies. Saura-t-on jamais les vrais sentiments de certains puisqu'au lieu d'être le miroir de l'âme, la Lettre sert les intérêts. Je pense surtout à Valmont là, mais j'ai peur de gâcher la lecture si j'en dis trop.
La construction, le style aussi est réellement parfait, chacun de personnages a le sien, ils ont une véritable profondeur, une consistance. Au point qu'on serait tenté de croire comme le dit le rédacteur qu'il s'agit d'une histoire vraie.
En même temps que l'étude de l'oeuvre, j'avais visionné le film de Stephen Frears (1988) qui réunit pléthore de vedettes et qui est vraiment très bonne, dans mon souvenir en tout cas. Glenn Close en Merteuil était géniale (les mauvais rôles lui vont bien) et John Malkovich en Valmont était très convaincant également. Je le conseille mais je conseille encore plus vivement la lecture de ce roman envoûtant par son abomination.