La vie devant soi
Auteur : Emile Ajar, pseudonyme de Romain Gary, pseudo lui-même de Romain Kacew
Date : 1975
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Je me plaignais récemment de livres dont l’écriture me faisait mal aux yeux. Ici, j’ai adoré lire les mots de Momo (jeu sonore involontaire), jeune musulman déscolarisé à la syntaxe fantasque qui raconte son quotidien auprès de Madame Rosa.
Je blague sur les « mots » mais on peut aussi bien dire les « maux » car leur vie n’est pas toujours une partie de plaisir. Mme Rosa, juive de son état fit un passage par Auschwitz dans sa jeunesse et après être revenue faire le trottoir à Paris, s’occupe des enfants de prostituées dont Momo, son préféré. Confronté à la sénilité et l’état « d’habitude » qui s’emparent de celle qu’il considère comme une mère, il l’aide à éviter l’hôpital pour mourir dignement.
Leur vie se compose d’événements hilarants et bouleversants (la mauvaise piqûre, le film à reculons, le père musulman qui ne veut pas de son fils Juif, la prière dite en yiddish par Momo, les fesses énormes de Mme Rosa et j’en passe et des meilleures).
En bas de l’immeuble situé à Belleville, c’est le grand mélange : Juifs, Arabes, Noirs, « Proxynètes », prostituées, drogués… Beaucoup de personnages drôles et émouvants à l’image du roman se succèdent : M. Hamil qui confond le Coran et les Misérables, Mme Lola, la gentille « Travestite » sénégalaise, M Waloumba qui tente d’exorciser Mme Rosa etc…
J’ai du mal à parler de ce livre car les romans qui me tiennent en haleine, il y en a, mais qui me serrent le cœur, c’est rarissime et rien que de repenser aux dernières pages, j’ai les yeux qui piquent.